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Chercheur en joie

Author Frédéric Losfeld

Published on: 4 mai 2015

Derrière la notion de Fun de l’entreprise Fluide, Fun et Frugale, il y a la joie, l’épanouissement personnel. Dans ce court texte, Frédéric Losfeld, fondateur de F-CUBE, partage une réflexion sur la posture du chercheur en joie, pour développer le Fun en entreprise. En commençant par soi, et pour soi.

Qu’est-ce qu’un chercheur en joie ?

Le chercheur en joie que je suis n’a pas de laboratoire. Je n’ai pas de grandes révélations à vous faire sur les théories de la joie ni sur les outils du déploiement de la joie en entreprise. Ce n’est pas de cela que je vais vous parler, mais de posture, d’intention, d’ouverture, de qualité d’être.
Être chercheur, c’est déjà et surtout se poser des questions. Beaucoup de questions. Challenger ses certitudes par le conflit constructif, cette démarche scientifique qui veut tester la résistance d’une hypothèse en la soumettant à tous les autres possibles et imaginables. On voit ici déjà combien l’imagination est plus importante que le savoir, comme l’avait remarqué Einstein. L’humilité sur ce qu’on sait donc, et la curiosité, l’intérêt sincère envers les autres, la nature, le vivant, et la beauté.

Mais pourquoi parler de joie aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela a à voir avec le monde de l’entreprise ?

Pour commencer, je ne suis qu’un. Il n’y a pas un moi dans l’entreprise et un moi en dehors. Dans le monde de plus en plus complexe dans lequel nous vivons, l’entreprise convoque notre intelligence émotionnelle, elle fait appel à notre sens des responsabilités, elle attend que nous incarnions des valeurs, que nous montrions l’exemple, pour mieux performer, pour obtenir le meilleur de nos équipes, pour la réussite de nos projets. Comment l’entreprise pourrait-elle faire appel à ces talents et ces valeurs morales sans convoquer en même temps tout notre être ? Elle devra bien nous prendre en entier et tel que nous sommes – c’est d’ailleurs là une bonne et humble définition du management : faire du mieux possible avec les personnes telles qu’elles sont.

La posture du chercheur en joie, c’est la sérendipité. C’est accepter non pas de se perdre en chemin, mais de ne pas prendre systématiquement le chemin le plus court, ou le plus rapide. C’est accepter de prendre des chemins de traverse pour se laisser surprendre. Je ne sais jamais exactement ce qu’il va se passer mais une chose est sûre, c’est qu’à chaque fois que je m’autorise à m’inscrire dans le moment présent, j’en ressors avec un sentiment de joie intense. Cette joie me remplit et me donne l’envie d’aller plus loin. Cette envie profonde et perceptible se transmet alors à ceux qui nous entoure, à nos équipes, à nos collègues : elle renforce notre leadership, elle donne envie de s’engager. Voilà le lien avec le monde de l’entreprise.

Mais comment être chercheur en joie ?

Il n’y a pas de formule ni de règle qui le définisse, l’expérience est personnelle. C’est ce qui est frustrant car il n’y a pas de plan pour arriver, il n’y a pas de trucs ni d’outils. Rien n’est prédéterminé, tout se découvre. Alors il vaut mieux être plusieurs pour avancer et se soutenir, c’est aussi ça l’esprit de la communauté F-CUBE. En attendant, que l’instant vous soit propice !