Les modèles de personnalité mettent les gens dans des cases
Utiliser un (bon) modèle de personnalité, ce n’est pas mettre les gens dans des cases.
J’entends souvent cette objection à l’utilisation d’un modèle de personnalité : je ne veux pas qu’on mette les gens dans des cases. Réfléchissons deux minutes à ce qui pourrait paraître logique de prime abord.
Il est vrai que les modèles de personnalité utilisent des catégories :
- le HBDI utilise 4 couleurs en 32 combinaisons,
- le MBTI 4 lettres en 16 combinaisons,
- l’ennéagramme 9 bases et 3 sous-types en 27 combinaisons.
Vous ne les avez peut-être pas nommées aussi clairement qu’un modèle le fait, mais vous avez vos catégories, et en plaçant arbitrairement les gens dedans, vous les mettez dans des cases.
Hélas, nous n’avons pas besoin de modèles pour mettre les gens dans des cases.
Mais un bon modèle de personnalité peut justement nous apporter de l’objectivité et de la rationalité. L’ennéagramme est un très bon modèle, pour moi le meilleur et le plus puissant. Pourquoi ?
Aujourd’hui, le fait que nos comportements sont répétitifs, ce qui a tendance à nous rendre prévisibles, est largement confirmé par la recherche clinique. Les bons modèles parviennent à regrouper de manière homogène des familles de comportements ou de motivations, de stratégies pour faire sa place dans le monde. Ils permettent ainsi, sans les y réduire, de mieux comprendre les personnes, en commençant par nous-mêmes.
Pour continuer l’exemple de l’ennéagramme, se reconnaître dans une des 9 bases, c’est identifier sa motivation dominante parmi 9 manières de faire sa place dans le monde. Au sein d’une base, on rencontre une foule de variations de comportements et d’attitudes.
Un bon modèle comme l’ennéagramme se lit à plusieurs niveaux de profondeur. La première couche des 9 bases est suffisamment simple pour être facilement abordable. Réduire le modèle et la personne à un chiffre est évidemment trompeur et jugeant. L’ennéagramme propose plusieurs niveaux à aborder tranquillement au fur et à mesure du chemin que l’on est prêt à faire. On peut s’arrêter au premier niveau, il faut alors en accepter humblement les limites en adoptant une attitude de curiosité et d’ouverture.
C’est l’utilisation que nous faisons des modèles qui est essentielle pour ne pas être jugeante. Comme à chaque fois, il y a l’outil et la manière de s’en servir.
Quelques principes pour éviter de mettre les gens dans des cases
Gardez toujours en tête que chacun d’entre nous est unique
Utilisez les modèles pour vous-même avant tout, comme une démarche de développement.
Ne dites jamais à quelqu’un qu’il est tel type ou telle base. Lui ou elle seuls sont autorisées à dire qui ils sont. Offrez des feedbacks et vos observations, au mieux partagez des hypothèses, mais n’affirmez rien de péremptoire.
Tous les modèles sont faux par définition. Personne ne correspond à 100% à la description faite par un modèle. La carte n’est pas le territoire.
Une carte est utile ! Elle permet de se diriger, ici dans la compréhension des fonctionnements humains.
C’est aussi un excellent moyen de partager une grille de lecture commune, un langage commun quand on cherche à décrire « la matière humaine » si infiniment variable dans ce qu’elle est et dans la manière dont elle est vécue et interprétée.
Quelques articles pour en savoir plus sur l’ennéagramme sur le blog de F-Cube :