Grèves : vers des organisations en réseau vivant
L’actualité des grèves SNCF en France est un des nombreux signes renouvelés d’une transformation profonde du monde du travail. Cette transformation peut être abordée selon des angles différents : politique, social, économique, etc. Nous vous proposons ici une tentative de lecture sans dogme, pour prendre de la hauteur et voir comment le système bouge inéluctablement, et comment peut-être nous pouvons y prendre part sans le subir, mais en pleine conscience, et s’y épanouir.
Les coutures craquent de partout
Qu’on le veuille ou non, que cela nous plaise ou non, le monde est en profonde mutation. Plus rien ne sera jamais comme avant. Nos modèles et nos représentations doivent profondément évoluer. La ressource première des entreprises du 21ème siècle, c’est l’homme. Cette ressource se raréfie car elle est en voie d’épuisement.
Or, nous sommes des analphabètes de la relation : depuis la création de l’entreprise, les structures (organisation, management, hiérarchie) et les relations ont très peu évolué. Elles sont en train de craquer de partout. Toutes les coutures de ce vêtement des entreprises et des organisations devenu trop petit, sautent une à une pour faire place à un tissu plus large, laissant plus libre les mouvements, adapté à tous les temps et toutes les situations de ce monde nouveau en train d’émerger. Certains diront un tissu plus lâche au lieu de plus large, ou hors de contrôle, anarchique, au lieu de plus libre. Peut-être. Encore une fois, qu’on le veuille ou non, les sociétés d’humains sont traversées de soubresauts multiples et réels ; qu’on le veuille ou non, que cela nous plaise ou non, ils se produisent. Notre première responsabilité dans cette mutation est d’abord de ne pas nier son existence, puis de la voir telle qu’elle est.
Un choix de regard … qui nous regarde
Je dois citer ici celui qui m’inspire depuis longtemps, Marc Halevy et qui résume, avec la clarté d’esprit qui le caractérise, le choix de regard qui se propose à chacun d’entre nous face à cette mutation : soit je regarde tout ce que je perds, et vu l’ampleur des transformations, j’ai de quoi regretter, craindre le pire et m’accrocher à tout prix, et le plus longtemps possible, à tout ce que j’ai toujours eu l’habitude d’avoir ; soit je regarde tout ce que je peux gagner dans ce monde qui émerge, et je pense en potentialités, je me mets à créer, et à agir sur mon environnement pour en tirer le meilleur. Avec tout le respect que j’ai pour toutes les personnes qui travaillent en donnant le meilleur d’elles-mêmes, les grèves que notre pays vit en ce moment sont l’expression du regard passéiste sur le « tout ce que je perds ». Le véritable enjeu ne se trouve pas dans la persistance des acquis, mais dans la manière d’accompagner au mieux et pour chacun la mutation, pour capter le plus de bien-être et de pérennité possible dans le monde tel qu’il est en train d’advenir.
Vers des organisations en réseau vivant
L’absence d’imaginaire, le manque d’une utopie vers laquelle se projeter pour donner un sens et une direction à nos parcours professionnels et personnels empêchent la transformation, car qui a envie de sauter dans le vide ? Chez F-Cube, nous expérimentons nous-mêmes une nouvelle forme d’organisation, en même temps que nous la proposons à ceux que nous accompagnons. Cette forme, c’est celle des organisations en réseau vivant. Parce que la pyramide hiérarchique n’est plus la forme la plus efficace dans un monde modelé par la nécessité d’adaptabilité permanente. Trois traits distinctifs pour esquisser les contours d’une organisation en réseau vivant :
- des cellules autonomes et interdépendantes : il n’y a pas un cerveau qui dirige pour tout le monde
- une hiérarchie naturelle, c’est-à-dire fondée sur les envies et les expertises de chacun pour répondre aux défis que l’activité de la structure propose au quotidien
- des systèmes de régulation et de communication efficaces parce que régulièrement irriguées et renouvelées, pour s’adapter à la vie de l’écosystème.
L’organisation en réseau qu’est F-Cube est douée d’une force de vie qui m’étonne chaque jour. Un lien puissant nous donne force et envie de faire ensemble, plutôt qu’ailleurs ou chacun dans son coin. Et pourtant :
- nous ne sommes pas associés dans une même structure juridique, nous ne sommes pas salariés les uns des autres,
- nous sommes tous différents, mais vraiment ! En caractères, en personnalités, en expériences de vie, en âges, en expertises professionnelles.
- nous n’habitons même pas tous dans la même ville, ni dans la même région, ni dans le même pays !
Nos richesses symbiotiques
Alors, comment se fait-il que ces différences qui devraient faire que nous ne nous soyons jamais rencontrés, se soient transformées en richesses symbiotiques ? Voici quelques éléments dont nous avons pris conscience et que nous partageons avec vous, avec le rêve solidement attaché au réel que notre expérience inspire vos propres transformations :
- Nous faisons communauté par le travail que nous réalisons ensemble. C’est le Réel qui guide, pas une vision conceptuelle et désincarnée de ce que nous aimerions être. C’est le faire qui guide et qui juge. Nous mettons notre énergie dans des projets communs au service des intérêts de nos clients.
- Nous partageons une même ligne de coeur. C’est ce dont nous avons pris conscience lors de notre premier séminaire d’équipe. Aussi différents que nous puissions être, nous partageons une raison d’être commune, présente en chacun de nous avant F-Cube, mais qui lui donne corps aujourd’hui. Nous avons mis des mots dessus, les voici : réenchanter l’entreprise et la performance. Il y manque l’indicible, c’est à dire l’essentiel : ce que nous avons vécu ensemble pour aboutir à ces mots, les regards et les émotions que nous avons échangés et qui parlent de nos convictions, de notre vision de la femme et de l’homme dans l’entreprise, l’expérience commune. La vie, quoi.
- Le vêtement qui habille F-Cube est large et ample : il n’interdit aucun d’entre nous de se nourrir d’autres expériences en dehors de F-Cube : travailler avec d’autres n’est pas une trahison, au contraire, c’est une chance d’enrichir encore mieux notre collectif.
- Nous passons du temps à être bien ensemble, et à prendre soin de notre équipe, avant tout. Ce n’est pas notre finalité, c’est notre condition pour qu’émerge notre performance et notre envie renouvelées de faire ensemble
- Nous construisons avec patience et courage notre confiance, sans peur de nous confronter : savoir alterner frictions et bienveillance pour générer des moments de régulation en transparence, source de reconnaissance mutuelle.
Dans le monde réel …
Allez, un dernier rêve à partager avec vous : qu’au lieu de vous raconter les nouvelles formes d’organisations du 21ème siècle, vous veniez passer quelques jours avec nous, chez F-Cube, et les vivre. A bientôt, en vrai, dans le monde réel 🙂